Laffaire commence à faire des vagues.
Les 6 et 7 mars
2011, six journalistes
étaient incarcérés dans laffaire Ergenekon,
complot supposé des militaires pour renverser le régime
en place. Pour la première fois, cependant, on a assisté
à une réaction : plus de 3000 personnes ont manifesté
dans les rues dIstanbul, dIzmir et dAnkara.
Lun des journalistes incarcéré sappelle
en effet Nedim Sener. Il a reçu en 2010 le prix
de « Héros de la liberté de la presse
dans le monde ». Il a aussi réalisé un
livre sur lassassinat de Hrant Dink, un journaliste
arménien, dénonçant la responsabilité
de policiers. Il na pas vraiment le profil dun comploteur
travaillant aux côtés dune faction des services
de sécurité. En revanche, avec lun de ses
confrères, Ahmet Sik, lui aussi arrêté
dans laffaire Ergenekon, il enquêtait sur limam
Fethullah Gülen. Or celui-ci jouit dune réputation
étrange.
A la tête dune organisation
décoles musulmanes turques installées
dans le monde entier, il nen professe pas moins un islam
aux apparences libérales et branché sur la modernité.
Il est cependant un adversaire de la laïcité
contre laquelle il travaille. Sous leurs gouvernements les militaires,
lavaient arrêté à plusieurs reprises
pour cette raison. En outre, on ignore lorigine des énormes
sommes dargent quil manipule dans le cadre de ses
activités.
Dernier point suscitant des interrogations, depuis 1999,
il est installé en Pennsylvanie, aux États-Unis,
sous prétexte médical.
Nedim Sener et Ahmet Sik semblent pris dans une nasse tissée
par les intérêts de Washington associés à
ceux dun régime de plus en plus islamiste derrière
sa façade ripolinée de modernité
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