Depuis quatre mille ans, l'histoire
de l'Iran est en dents de scie. Des hauts et des bas.
L'unique hyperpuissance mondiale au temps des Grands Rois, Cyrus,
Darius et leurs
descendants, s'est effondrée sous les coups de boutoir
d'Alexandre le Grand, puis s'est
relevée de manière spectaculaire quelques décennies
plus tard et a partagé pendant
presque un millénaire la domination d'une grande partie
du monde avec Rome.
Puis vinrent l'invasion
arabe, l'islamisation brutale, " les deux siècles
de silence ", une
résistance nationale pour préserver l'identité
du pays, les hordes mongoles et, enfin, la
reconstruction de l'Empire perse au début du XVIe siècle.
Ce livre, d'une écriture
limpide, basé sur une documentation colossale, commence
dans la nuit du 19 au 20 juin 1747 avec l'assassinat de Nader
(" le dernier conquérant
asiatique ") qui marque la fin des ambitions impériales
de l'Iran, et se termine avec la
mort du dernier Shah, Mohammad Réza Pahlavi. C'est l'histoire
de toutes les tentatives
de modernisation de l'Iran, l'explication de sa situation actuelle,
les grandes crises que
ce pays a connues durant plus de deux siècles. Un véritable
roman de l'Histoire où
le moindre détail est fondé sur des documents et
témoignages irréfutables, avec une
galerie de portraits des plus étonnants.
Les derniers chapitres
sont consacrés à une analyse détaillée
mais claire de la révolution islamique, de l'islamisme
radical qui menace le monde, et dénoncent, sans ambages
et preuves á l'appui, ceux qui en sont responsables. L'Iran
devait payer le prix de ses " ambitions intolérables
".
" Mon pays constitue
la clef géographique de tout le Moyen-Orient... Si jamais
- Dieu
nous en préserve - l'Iran devait s'effondrer, tout le
Moyen-Orient et le sous-continent
indien s'effondreraient en même temps... ", avait
prédit le dernier Shah. L'Histoire
lui donnera raison, tandis que l'Occident se trouve à
prèsent confronté aux ambitions
nucléaires militaires d'un régime islamique totalitaire
et rétrograde encouragé, préparé,
soutenu et placé par ce même Occident un quart de
siècle auparavant !
" Quand on a dompté
le conquérant grec, triomphé des armées
romaines, assimilé la
puissance arabe, survécu au Mongol, contenu l'Empire ottoman,
puis les hordes afghanes et indiennes, et, cas presque unique
dans les annales contemporaines, desserré l'étreinte
de l'Armée rouge sur toute une province pratiquement perdue,
que peut-on craindre de l'avenir ? " se demandait le dernier
Shah, allié et ami du " monde libre ". "
La trahison d'un ami ", eut probablement répondu
un sage tel que Confucius...
HOUCHANG NAHAVANDI est
correspondant de l'Institut académique des sciences morales
et politiques, lauréat de l'Académie française
(Grand Prix du rayonnement de la langue française, 1992),
docteur honoris causa des universités d'Utah, George Washington,
Ankara et Shiraz. Ancien recteur des universités de Shiraz
(1968-1971) et de Téhéran (1971-1977), avant d'en
présider le conseil de l'administration jusqu'en février
1979, il a été ministre du Développement
(1964-1968) et des Sciences et de l'Enseignement supérieur
(septembre-octobre 1978).
- Son dernier livre, Carnets
secrets, Chute et mort du
Shah,a été un grand succès de librairie.
Il a été traduit en persan (aux États-Unis,
c'est le livre le plus vendu depuis la révolution), en
anglais (The Last Shah of Iran) et il sera bientôt
publié en polonais.
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