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août 2011
Pendant que les États-Unis et la France évoquent leur retrait, prenant le risque de laisser un vide et le désordre propice à limplantation terroriste derrière eux, la Chine continue davancer ses pions au Pakistan. Au lendemain de lexécution de Ben Laden (1), tandis quAbdul Hafez Shaikh, le ministre des Finances pakistanais, se rendait aux États-Unis, Yousuf Raza Gilani, son Premier ministre, débarquait à Pékin le 17 mai, pour une visite de quatre jours. Ces deux voyages avaient la même motivation : obtenir rapidement de largent pour un État en difficultés économiques. Le responsable des finances a demandé au FMI 4 milliards de dollars sur les onze promis en 2008 pour couvrir le retard de paiement de la dette du pays. Il est revenu les mains vides. Gilani a eu plus de chance. On ne connaît pas le montant de la somme allouée, mais on la sait rondelette. Suffisamment pour justifier « la demande » pakistanaise aux Chinois dinstaller une base navale militaire à Gwadar (2), afin dy maintenir une force permanente de la marine de Pékin. Le gouvernement chinois sest montré reconnaissant. Le 19 mai, en pleine visite de Gilani, le ministre des Affaires étrangères de « lEmpire du Milieu » exigeait « le respect de la souveraineté et de lintégrité du territoire du Pakistan ». Du même coup, la Chine offrait 50 avions de combat JF-17 à son protégé. Non seulement Pékin se tient prêt à prendre la relève des Occidentaux dans la région après leur départ dAfghanistan, mais ils créent un nouvel axe économico militaire qui, à terme, promet de reconstituer les conditions de la guerre froide. Seule différence, nous navions pas eu limprudence de délocaliser nos usines en Union Soviétique. Autre point, la protection assurée par la Chine au Pakistan permet à ce dernier de continuer son double jeu, soutenant une partie des Taliban et protégeant des éléments dAl-Qaïda, afin dassurer leur présence en Afghanistan dès le départ des forces occidentales. (1) Oussama Ben Laden a été
tué le 2 mai. |
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