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- Tout
commence en 2004 quand, au printemps, Sharon présente
son plan de désengagement de la bande de Gaza. Pour obtenir
une légitimité, le 2 mai, il organise un référendum
au sein du Likoud. Recevant une claque magistrale, il est désavoué
par 65% des membres du parti. Il se tourne alors du côté
du gouvernement dont, le 6 juin, et après moult difficultés,
il obtient le soutien.
- Certes, les sondages révèlent
que plus de la moitié des Israéliens sont en faveur
du retrait de Gaza. Mais le plus grand nombre des partisans de
cette mesure sont à gauche, dans le Parti travailliste.
Dans son propre parti, Sharon risque l'étranglement. Pire,
il a perdu le soutien de la majorité des parlementaires
à la Knesset. C'est dans le courant de l'été
que, d'après une source israélienne, il met son
plan sur pied.
- Approchant Shimon Pérès,
le chef du Parti travailliste, il conclut avec lui un accord
pour organiser un gouvernement de coalition. Le 30 décembre,
Pérès devient vice-Premier ministre. Résultat,
le 16 février 2005, la Knesset vote, à 59 voix
pour et 40 contre, l'évacuation de Gaza. Sharon est couvert
sur le plan légal. Au cur de l'été
2005, les colons du territoire sont déplacés et
l'autorité laissée aux Palestiniens. Opération
réussie.
- N'empêche, Sharon sort affaibli.
Des officiers sont allés jusqu'à le défier.
Ils ont " interdit aux soldats d'obéir à ce
genre d'ordres (l'évacuation de Gaza) contraires à
la loi du pays et au code moral de l'armée. " L'un
d'eux a même dit : " Arik (surnom de Sharon) a été
un héros, il a été élu avec nos voix
et il fait exactement le contraire de ce qu'il avait promis.
"
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- Shimon Pérès et Ariel
Sharon.
- Pérès, évincé
de la direction des Travaillistes rejoint Kadima, le nouveau
parti de Sharon.
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- Dans le parti de Sharon, la fronde
s'organise contre le " héros. " Le 25 septembre,
le Comité central du Likoud se réunit. On parle
d'organiser des " primaires anticipées, " autrement
dit d'élire un nouveau chef avant le terme du mandat.
Sharon s'en tire en multipliant les feintes. On se souvient,
rapportée sur nos écrans de télévision,
de la panne de micro. Elle a, semble-t-il, été
organisée par ses hommes pour lui éviter de parler.
Du temps gagné mais seulement cela !
- Le 6 novembre, cependant, coup de
théâtre. Lui aussi affaibli, mais en raison de sa
collaboration avec le Likoud au gouvernement, Pérès
perd sa position de Secrétaire général du
Parti travailliste au profit d'Amir Peretz. Résultat,
le Likoud et le Parti travailliste se retrouvent au même
point : coupés en deux.
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- Amir Peretz, ancien patron du Histradut,
Syndicat du Travail, devient le chef du Parti Travailliste
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- Une aubaine pour provoquer une recomposition
politique au centre. Sharon saisit la carte et, deux semaines
plus tard, la joue en fondant son parti centriste.
- Mais pourquoi cette manuvre
? On peut imaginer Sharon ayant renoncé au projet du grand
Israël " purifié " des Arabes, qu'ils soient
musulmans ou chrétiens. Difficile à croire, mais
possible. On peut aussi imaginer un coup de Sharon. Dans un
premier temps il se rallie une partie de la gauche, passant pour
favorable à une entente avec les Palestiniens. Dans un
deuxième temps, montrant qu'évacuer Gaza, un moindre
mal, était le meilleur moyen de garder toute la Cisjordanie,
il récupère ainsi toute la droite.
- Alain Chevalérias
- est consultant au
- Centre
de Recherches sur le Terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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