RÉVÉLATIONS DU GUARDIAN
SUR LES CAUSES
DES PÉNURIES ALIMENTAIRES

juin 2013

Dans un article daté du 23 mai, journal britannique de renom, et équivalent en position du « Monde », le « Guardian » accuse la banque Goldman Sachs de favoriser une hausse excessive du prix des produits alimentaires et d’exercer des pressions sur les États-Unis et l’Europe pour empêcher l’édiction de lois assainissant le marché.

La Banque mondiale, structure que l’on ne saurait suspecter de « complotisme » (1), a estimé qu’en 2010 44 millions de personnes avaient été acculées à la pauvreté par la spéculation qui a provoqué l’augmentation des prix des produits alimentaires de première nécessité.

À la fin de l’année 2010, nous avons annoncé le risque d’émeutes de la faim, principalement en Égypte (2).

Le « Guardian » écrit : « Depuis que la banque Goldman Sachs a conduit à la dérégulation du système de contrôle des marchés dans les années 90 (3) (...) elle a été à l’avant-garde de la création et de la promotion de la spéculation sur les prix de la nourriture et en a tiré d’énormes profits ».

Le Guardian poursuit : « Wallace Turbeville, un ancien vice-président de la banque et l’inventeur de la méthode d’indexation des produits agricoles pour les fonds d’investissements, a révélé la technique employée par Goldman Sachs. Il dit que, lorsqu’il travaillait chez Goldman, ces types d’investissements sont passés de trois milliards de dollars en 2003 à 260 milliards en 2008, et que le prix des denrées concernées a considérablement augmenté dans le même temps, connaissant un accroissement de 71% entre 2006 et 2008 ».

Et d’ajouter : « En 1996, les spéculateurs tenaient 12% des positions sur le marché du blé à Chicago, la plus grande partie du marché étant contrôlée par les négociants habilités, intermédiaires entre les agriculteurs et les consommateurs (...) En 2011, 61% du marché était passés entre les mains de spéculateurs. Bien sûr, Goldman Sachs n’est pas le seul joueur sur la scène mais il est certainement le plus important ».

« Pendant plusieurs années, révèle le journal britannique, on
a chaudement débattu de savoir si la spéculation poussait le prix des denrées alimentaires à la hausse. Aujourd’hui, l’évidence le prouve et il y a peu de relation entre l’augmentation des prix et l’offre et la demande. On compte plus de cent études, sur ce thème, de sources aussi variées et valables que l’Université d’Harvard, l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture et les Nations Unies
».

Tout le monde en convient donc, il faudrait revenir aux régulations mises en oeuvre à la suite de la crise de 1929. Ainsi, aux États-Unis, le Dodd Frank Act (4) est passé en 2010. Il impose des limites à la spéculation mais une armée de lobbyistes (5) se bat pied à pied pour empêcher son application.

Des procédures judiciaires sont aussi engagées pour bloquer les lois. Ainsi, en septembre dernier, juste avant l’application du Dodd Frank Act, deux associations représentant les intérêts des spéculateurs ont déposé plainte arguant que le projet de la loi avait été déposé en violation des règles. Une cour de Washington DC leur a donné raison obligeant l’État à plaider en appel.

C’est autant de temps gagné pour les spéculateurs qui continuent de s’enrichir en engendrant des drames humains.

À Bruxelles nous assistons aussi à un travail de sape pour empêcher, ou au moins retarder, le vote de lois limitant les spéculateurs dans le domaine alimentaire. « Les tentacules de l’influence de Goldman sont partout, écrit le Guardian. En Grande-Bretagne, Goldman Sachs a donné 8,8 millions de livres (11 millions d’euros) à des partis politiques. Aussi, la Grande-Bretagne est-elle l’opposante la plus déterminée au blocage des régulations de Bruxelles contre la spéculation sur les denrée alimentaires ».

Toujours selon le journal britannique, « Des membres du Parlement européen de la Commission économique et monétaire ont rencontré des envoyés de Goldman Sachs, ses groupes de lobbying et ses sociétés de relations publiques à neuf reprises au cours des six premiers mois de la seule année 2010, au cours de laquelle le projet a été déposé. Dans le même temps, Goldman Sachs est représenté par 16 groupes industriels qui ont été invités à se joindre à des « groupes spéciaux de travail » pour réfléchir aux réformes financières de l’Europe ».

Au printemps 2011, nous avions mis en évidence dans nos écrits et nos conférences la corrélation entre les augmentations de 50 à 80% des prix du blé, des huiles végétales ou du riz et les révolutions arabes en Tunisie, en Égypte ou au Yémen. Ce que nous affirmions sur la base de nos observations est aujourd’hui confirmé par les études d’experts économiques.

De tous temps, on sait la faim cause principale des révolutions, les idéologues emboîtant le pas aux miséreux pour en devenir les maîtres. Goldman Sachs a donc été le déclencheur essentiel de ces révolutions. Mais la banque a-t-elle agit sciemment ou inconsciemment ?

Nous n’avons pas les moyens de répondre à cette question. Néanmoins, elle est essentielle quand on sait de nombreux dirigeants de Goldman Sachs membres de la Commission Trilatérale, du groupe Bilderberg et du CFR, trois des plus importantes organisations mondialistes. Car nous sommes en droit de nous demander si certaines personnes ne se sont pas servi, ou ne se servent pas, de l’arme de la faim pour imposer à des, ou les, pays la ligne politique voulue par les cercles mondialistes.

Ce mondialisme en marche, que Pierre de Villemarest dénonçait avec courage depuis des dizaines d’années, est révélé dorénavant dans la presse internationale. Jusqu’à la presse Suisse qui parle des réunions de Bilderberg. En revanche, en France, le black out reste total. Serions-nous déjà le pays le plus mondialisé de la planète ?

Notes

(1) Sont systématiquement accusés de « complotisme » les gens qui dénoncent le mondialisme en tant que théorie politique destinée à donner un gouvernement mondial aux êtres humains tout en réduisant le pouvoir des États et en détruisant les nations.
(2) Voir: « La hausse des produits agricoles ».
(3) Comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises, et comme le rappelle le « Guardian » dans le même article, ces réglementations avaient été décrétées par les États-Unis à la suite du crack de la bourse en 1929.
(4) Un « Act » est dans le texte l’équivalent d’une loi aux États-Unis.
(5) Personnes chargées d’influencer les décisions des membres du pouvoir exécutif mais surtout des législateurs. Les méthodes employées vont parfois jusqu’à la corruption. Ces activistes sont rémunérés par des groupes d’intérêts économiques, parfois politiques. Ce modèle américain fait aujourd’hui partie de la vie parlementaire, aussi bien à Bruxelles que dans nos pays européens.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

 
Retour Menu
Retour Page d'Accueil