LES ISLAMISTES ? définition de l'islamisme |
Fondamentalisme islamiquePour certains,
le qualificatif " islamiste " désigne
tous les musulmans, d'autres ne l'appliquent qu'aux " terroristes
" de confession musulmane. Les non-musulmans vont y recourir à tort et à travers sans même se comprendre. Quant aux musulmans, quand ils les entendent prononcés, instinctivement ils se sentent assimilés aux terroristes. On voit l'importance d'une définition précise pour apaiser les débats et en rendre le fond compréhensible. Faisant de l'islamisme un synonyme d'islam, le dictionnaire nous est d'un piètre secours, puisqu'il nous renvoie à la notion très générale énoncée plus haut. Il faut comprendre l'Académie ayant pris du retard sur l'usage. Les mots " islamisme " et " islamiste " ont en effet évolué depuis l'arrivée massive de musulmans sur notre sol et avec la pression sécuritaire montante au Moyen-Orient, revenue en boomerang chez nous. La carence dune définition adaptée émanant de lAcadémie nous oblige à nous tourner vers celle concoctée par nos amis anglo-saxons pour expliquer les mots « islamic fundamentalism », ou fondamentalisme islamique en français. Comment les anglo-saxons définissent-ils l'islamisme?Dans la langue de nos voisins, le terme « fundamentalists » recouvre les tenants dune religion, voire dun dogme politique, qui font une lecture intégriste de leurs textes de référence. Les "fundamentalists" insistent sur la recherche dune pureté exemplaire et sur le retour à un idéal fondateur. On voit à quel point cette approche correspond à la pratique intégriste de nombre de religions, y compris à celle du judaïsme, voire du christianisme. Mais alors, pratiquement, quest-ce qui différencie un fondamentaliste musulman, un islamiste, dun croyant ordinaire de la religion de Mahomet ?Un musulman peut pratiquer ses obligations
religieuses tout en respectant les lois du pays où il
habite. Cela ne fait pas de lui un islamiste mais un musulman
pratiquant parmi dautres. Nous parlons dindividus qui, par exemple, préconisent lamputation de la main des voleurs ou la condamnation à mort de la femme adultère par lapidation (*). Plus généralement, nous faisons référence à tous les musulmans partisans du recours à la charia comme code de référence en matière pénale ou en droit civil, en particulier pour le droit de la famille et le droit des successions. Dans certains pays, la charia est appliquée dans sa quasi totalité. Comme par exemple en Iran ou en Arabie Saoudite. Dans dautres, elle lest aussi mais plus partiellement, voire avec des aménagements, comme au Maroc ou au Pakistan. Doù ladjectif islamiste quon peut parfois accoler à ces contrées. Des nuances dans l'islamismeCette simple évocation nous
fait percevoir lexistence de nuances dans lislamisme.
Dautres, toujours des islamistes, veulent amener la population à leur conception de lislam par le prêche suivi de la conversion. Cest le cas des Frères musulmans. Obtenant le soutien de la majorité, ils comptent ainsi sinstaller au pouvoir et donner force de loi à la charia. Démocratiquement dirons-nous. Le processus était en cours en Égypte avec lélection à la Présidence de la République du « frère » Mohammad Morsi, en 2012. Celui-ci sétait même attribué des pouvoirs législatifs avant de se faire chasser de son siège par le coup dÉtat du général Abdel Fattah Al-Sissi en 2013. Nous assistons à un phénomène équivalent de prise du pouvoir des islamistes par des moyens électoraux en Turquie. Certains islamistes enfin, pour appliquer la charia tout en entrant dans la modernité, veulent une réinterprétation plus ou moins accentuée des textes. A ce propos, nous avons entendu plusieurs théories passant par l'ijtihad, c'est à dire "l'effort d'interprétation " des textes de référence. Il y a, en islam, plus de ressources qu'on ne l'imagine dans ce domaine. Pour dire, quil existe une grande variété de doctrines islamistes, allant des plus intolérantes, et même des plus violentes, aux plus ouvertes et aux plus pacifiques. Point de règles donc, à légard de lislamisme. Sinon quil faut savoir ajuster nos comportements et nos propos à linterlocuteur en fonction de ses positions. Cependant, à la fin, principe incontournable, chez nous, en Occident, la loi votée par le Parlement lemporte sur toutes les législations religieuses. En pays à majorité musulmane, même si cela ne nous plaît pas, à la majorité de décider. A une condition, que les minorités ethniques, religieuses ou idéologiques ne soient pas brimées. Car c'est toujours le danger avec les religions et les idéologies politiques. Alain Chevalérias *Petit détail, le coran ne parle pas de « lapidation de la femme adultère » mais de flagellation de lhomme et de la femme pris en flagrant délit dadultère. Nous pouvons prouver ce point devant quiconque. La charia apparaît parfois en décalage par rapport au Coran. |
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