ATTAQUE DU 12 JUILLET 2006

LE LIBAN GÊNE ISRAËL

14 juillet 2006

Le 12 juillet, peu après neuf heures du matin, les hommes du Hezbollah libanais attaquent un blindé israélien, sur le territoire de l'État hébreu, et capturent deux soldats. Ils se replient avec leurs prisonniers sur le village libanais le plus proche, Aïta Ech-Chaab, avant de disparaître dans l'arrière-pays. Une heure plus tard, un autre blindé israélien franchit la frontière pour tenter de récupérer les deux captifs. A son tour il est détruit par les tirs du Hezbollah. L'opération a fait neuf morts : un combattant du Hezbollah et huit soldats israéliens. Israël n'attendait que ça. Avec une rapidité de réaction étonnante pour un pays pris par surprise, l'État hébreu masse une division de réservistes à sa frontière avec le Liban.

Dans la nuit du 12 au 13 juillet, l'aviation israélienne passe à l'attaque contre le Liban. Dans le même temps, la marine organise le blocus des côtes. La radio militaire de Tel-Aviv parle de 150 cibles touchées. Dont l'aéroport de Beyrouth dont les pistes ont été rendues inutilisables par des lâchers de bombes. Centrales électriques, ponts et noeuds routiers sont ciblés. Le Hezbollah réplique par des tirs de roquettes " katioucha. "
 Pont détruit par l'aviation israélienne
Pont détruit par l'aviation israélienne. 17 autres ponts ont subi le même sort.

Côté libanais on compte 53 civils décédés à la suite des tirs israéliens. Parmi les victimes, Adel Akkache, son épouse et leurs huit enfants ont été tués dans leur maison de la région de Nabatiyeh. Même sort pour les douze personnes d'une famille de Zebqine.

Côté israélien, ont déplore trois morts. Pourtant, sur la 2ème chaîne française, ce sont les victimes israéliennes que l'on voit. Pour le Liban, on se contente d'une vue panoramique de l'aéroport de Beyrouth.

Pendant ce temps, Israël poursuivait ses opérations à Gaza. On comptait 23 morts pour la journée du 13 juillet.

 Corps d'une fillette retiré des décombres
Le corps sans vie d'une petite fille dégagé des décombres de sa maison. Toute sa famille a péri avec elle.

La nuit suivante, le cirque reprend. Empruntée par les touristes fuyant le Liban, la route de Beyrouth à Damas est pilonnée par les Israéliens. Une nouvelle attaque sur l'aéroport incendie les réserves de carburant. La banlieue sud de Beyrouth, à majorité chiite, est secouée par les explosions.

Le gouvernement israélien peut-il espérer récupérer ses trois soldats prisonniers de cette manière ? Certainement pas. Pire, il met ainsi leur vie en danger. On les comprend eux aussi otages, du Hezbollah, certes, mais aussi des excès israéliens.

Car, lorsque l'on parle de l'attaque du Liban par Israël, il faut bien parler d'excès. Assassine-t-on les civils, détruit-on les infrastructures économiques d'un pays et organise-t-on son blocus pour la capture de deux soldats par un groupe sur lequel le gouvernement n'a pas d'influence ?

 Restes d'une maison bombardée par l'aviation israélienne
Restes d'une maison bombardée par l'aviation israélienne. Tous ses habitants sont morts.
 
Bombardement de la banlieue sud du Liban
Banlieue sud, canalisations éventrées.

Les Israéliens répondent exigeant le démantèlement du Hezbollah par le gouvernement libanais, en application des résolutions des Nations unies. Facile à dire. Ce parti-milice, peu ou prou, est soutenu par l'ensemble de la communauté chiite. Plus de quarante pour cent de la population libanaise. Sur ce point comme sur d'autres, il faut un consensus entre les Libanais. En d'autres termes, de longues négociations. Faute de quoi, on risque à nouveau la guerre civile.

Il est facile, en l'occurrence, de donner des leçons au Pays des cèdres. Israël n'a appliqué qu'une seule des résolutions des Nations unies, celle consacrant sa création en 1948. Quant à l'Occident, la France et les États-Unis en avant, pendant quinze ans, il a lui-même placé le Liban sous le joug syrien. Or, c'est bien la Syrie qui a promu, protégé et renforcé le Hezbollah.

 Aéroport du Liban en flamme
L'aéroport de Beyrouth bombardé par l'aviation israélienne. Après les pistes ce sont les réservoirs de carburant qui sont visés.

Résultat, aujourd'hui, le Liban se trouve de nouveau à la confluence des conflits régionaux, pris, comme les deux soldats captifs, entre les deux extrémismes qui veulent la guerre.

Vous en doutez ? Eh ! bien réfléchissez.

Franchissant la frontière pour capturer des soldats israéliens, le Hezbollah provoquait Israël. L'exemple de Gaza aux yeux, il ne pouvait ignorer déclancher une tornade.

Quant au gouvernement d'Olmert, il a saisi l'occasion qu'il attendait pour détruire le Liban. La reconstruction de ce petit pays, concurrent potentiel d'Israël, agace les sionistes. Comment expliquer autrement l'acharnement de l'État juif sur les infrastructures du Liban, quand il devrait concentrer ses efforts sur la zone frontière d'où partent les tirs du Hezbollah contre Israël ? Quand soucieux de la vie de ses soldats, il procéderait sagement, obtenant l'aide des Nations unies et se servant de l'influence des uns et des autres sur le Liban au lieu de le bombarder ?

 Vue nocturne de l'aéroport de Beyrouth en flamme
L'aéroport de Beyrouth en prise aux flammes.
 
 
 
 

La France condamne " l'acte de guerre disproportionné d'Israël" et les "actes irresponsables" du Hezbollah.

Faute de quoi, soyons en sûrs, la passivité de l'Occident face aux brutalités commise par Israël à Gaza et au Liban, va alimenter la colère arabe et musulmane et servir de motivation aux groupuscules terroristes. On ne bâtit pas la paix et la sécurité dans l'injustice.
Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001

 

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