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juin 2009
Du 8 au 15 mai 2009, le Pape Benoît XVI a visité la Jordanie, Israël et les territoires palestiniens.
Donnant le ton, le rabbin Israël Lau, président de Yad Vashem, a osé trouver le Pape manquant d« empathie » à légard des Juifs. Il aurait préféré « un discours plus émotionnel... Il sagissait plus, a-t-il insisté, dune sympathie envers les souffrances de lhumanité ». Si cela avait été le cas, est-il donc si dur, pour les Juifs, dêtre mis au même niveau que le reste de lhumanité ? « Benoît XVI a déçu les attentes des Israéliens », écrivait « Actualité juive » du 14 mai. Sur Internet, pour « Guysen Israël News », « Benoît XVI na fait que critiquer le révisionnisme sans passion ». Ce nest jamais assez ! Sans doute le Pape aurait-il dû déchirer ses vêtements et se rouler par terre en pleurant pour satisfaire Israël. Quant au Monde, dans son édition du 13 mai, il allait jusquà affirmer : « Certains attendaient que Benoît XVI saisisse loccasion de cette visite pour corriger limpression mitigée laissée dans la communauté juive lors de sa visite au camp dextermination dAuschwitz-Birkenau en mai 2005, au cours de laquelle il avait attribué la responsabilité de la Shoah à un « groupe de criminels », semblant récuser toute responsabilité collective ». Devons-nous le rappeler, la responsabilité collective dun peuple, notion contraire à la jurisprudence, nest plus dactualité. Le retour à cette notion signifierait que les Juifs sont collectivement responsables des « excès », pour ne pas dire plus, commis par Israël au Liban, en juillet 2006, et à Gaza, en janvier 2009, voire lors de lexpulsion de Palestiniens de leurs villages en 1948. Nous retomberions sur la notion dorénavant écartée, de « la responsabilité collective des Juifs » pour la demande de mise à mort de Jésus-Christ par une poignée dentre eux, il y a bientôt 2000 ans. Gardons-nous des excès auxquels conduit la notion de « responsabilité collective ». Mais le fond du problème est-il bien là ? Le 14 mai, devant Mahmoud Abbas, le chef de lAutorité palestinienne, Benoît XVI a dit : « Monsieur le Président, le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à une patrie palestinienne souveraine sur la terre de ses ancêtres... » Les Palestiniens déclarés sur la terre de leurs ancêtres par le Pape ! Voilà en réalité où le bât blesse. Car le plus grand nombre des Israéliens, les Juifs en général, sestiment les seuls héritiers de la terre, dont les Palestiniens les auraient dépossédés au cours des siècles. Puis Benoît XVI, avant de quitter Bethléem, lançait : « Bien que les murs puissent être facilement construits, nous savons quils ne subsistent pas toujours ». Plus tard, il évoquait la « cité martyre » de Gaza et prononçait ces mots : « Ayez le courage de résister à toutes les tentations que vous pourriez ressentir de vous livrer à des actes de violence ou de terrorisme ». Une manière de dire, quil existe des raisons à la colère des Palestiniens. Tout porte à croire que cest sur ce terrain que Benoît XVI a déplu aux Israéliens. Ils ne ladmettront jamais, car ce serait commencer à reconnaître leurs fautes. Au fait, des fautes individuelles ou collectives ? |
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