La prise d'otage... mai 2008
La prise dotages nest pas une méthode nouvelle. Lun des personnages les plus fameux, ainsi traité, sappelait François 1er. Fait prisonnier le 24 février 1525 lors de la défaite de Pavie, ce roi de France ne retrouva la liberté quen 1526, après avoir signé le traité de Madrid et renoncé ainsi à la Bourgogne. En prime, il laissa en gage deux de ses fils, âgés de 7 et 9 ans. A cette époque, et jusquà la conquête française en 1830, les Barbaresques, pour leur part, vivaient dun profitable commerce de piraterie, capturant les voyageurs occidentaux pour les céder contre rançon et gardant en esclavage ceux dont la famille ne pouvait pas payer. Avec la fin de la Deuxième Guerre mondiale, au nom de principes nouveaux nés, dune plus grande sensibilité à la condition humaine, nous avions pu croire ces méthodes devenues anachroniques. Cétait oublier certains individus et certains groupes politiques plus inspirés par la volonté de puissance que par les grands sentiments. Cétait aussi ne pas voir certaines idéologies capables daveugler des hommes au point den transformer dautres en marchandises déchange. Car voilà bien lhorreur du système des prises dotages : on capture et lon torture, sinon physiquement au moins psychologiquement, la victime et son entourage. Pour libérer les captifs, on exige de largent et des concessions politiques, voire lélargissement de militants, certes, mais aussi parmi eux dauthentiques criminels. On appelle cela du chantage. Le plus ignoble de tous car il joue de la vie des hommes. Si des groupes politiques peuvent, à court terme, en soutirer quelques avantages, aucune idéologie nen tirera profit, quil sagisse des FARC, en Colombie, du Hamas ou du Hezbollah au Proche-Orient. Ces groupes, quand ils affirment défendre une cause, au nom dune certaine idée de lHomme, se retranchent de lhumanité en recourrant à la prise dotages. Ils sabaissent au rang de criminels, quel que soit le degré des atrocités commises par leurs ennemis. Voilà pourquoi, aussi bien en Amérique du Sud quau Proche-Orient ou en Afghanistan, pour lhonneur des causes quils affirment défendre, les preneurs dotages devraient rendre leurs prisonniers sans condition. Faute de quoi, ils ne sont plus que des délinquants droit commun. |
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