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juillet 2009
Début juin,
une délégation de plusieurs représentants
du ministère de l’Éducation d’Iran s’est
rendue à Kaboul.
Plus que d’habitude, le Président Karzaï se révèle ouvert aux avances iraniennes en raison des prochaines élections. Il compte sur eux pour influencer la communauté chiite afghane (15% de la population) à voter en sa faveur. Dans le même esprit, le Président vient de faire une promesse au leader chiite afghan, Muhammad Asif Mohseni. Les pays étrangers présents en Afghanistan refusant une loi matrimoniale spécifique pour les chiites, Karzaï s’est engagé à la faire passer après les élections. Cette loi impose à l’épouse de « satisfaire les besoins sexuels de son époux » et leur interdit de « quitter le foyer sans l’autorisation de leur mari ». Si ces principes, consacrés par un islam conservateur, ne sont pas nouveaux en Afghanistan, légiférer dans ce sens, de plus à des fins clientélistes pour les seuls chiites, va dans le sens contraire de la modernité officiellement prônée par les occupants. Karzai a en outre accepté la création d’un conseil religieux chiite à vocation judiciaire de dix membres. À Qom, centre religieux de l’Iran, une faction de responsables religieux a défendu la loi afghane avec véhémence, même si cette coutume, dont elle est issue, est tombée depuis longtemps en désuétude dans l’ancienne Perse. Après l’Irak, où l’Iran s’est installé à la faveur de l’occupation américaine, c’est au tour de l’Afghanistan. Au pays des Afghans, l’Iran dispose néanmoins d’un atout supplémentaire : depuis des siècles, les trois quarts de la population parlent le persan, la langue nationale iranienne. |
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