La même année,
il perpétue plusieurs attentats. Le plus
spectaculaire, le 28 juin, fait 72 morts au siège
du parti islamique. Fuyant la répression, Massoud Rajavi
trouve alors asile en France. Mais, en 1987, il
fait les frais du rapprochement entre Paris et Téhéran.
Si sa femme, Maryam Rajavi, demeure dans lHexagone
avec quelques hommes, Massoud est expulsé.
Il part pour lIrak, où Saddam Hussein
le reçoit à bras ouverts.
En réalité, depuis
1985, le MEK a pris pied dans ce pays, à
partir du Kurdistan iranien frontalier. Dans sa guerre
contre lIran (1980-1988), Bagdad a su lutiliser.
Les hommes du MEK espionnaient leur compatriotes et participaient
aux attaques contre le territoire iranien.
Reconnaissant, Saddam Hussein offre une base militaire
à Massoud Rajavi, la caserne Achraf,
à une cinquantaine de kilomètres de Bagdad. On
a beaucoup exagéré les effectifs de ce camp, les
portant jusquà 10 000 hommes.
En réalité, ils ne
dépassent pas 1500 combattants, bien équipés
cependant, du moins selon les critères irakiens. Ils jouissent
des mêmes soldes et des mêmes équipements
que la Garde républicaine irakienne, troupe délite
profitant dun régime privilégié. Saddam
Hussein leur fait même donner des chars dassaut
et des transports de troupes blindés.
Dans son réduit dAchraf,
chef incontesté après Dieu sinon après le
maître de lIrak, Massoud Rajavi (Radjavi)
laisse libre cours à ses penchants tyranniques.
En 1990, se référant à la tradition chiite,
il se déclare Imam et affirme avoir reçu
son pouvoir de Dieu. Ses fidèles sont priés dinterpréter
ses rêves comme des signes de son inspiration divine.
Un ancien moudjahid raconte: "En
1990, Massoud a décrété le divorce idéologique.
Les hommes et les femmes, disait-il, ne peuvent pas combattre
avec pugnacité contre Khomeyni sils vivent
ensemble..." Les anciens époux durent se déclarer
leur haine réciproque au cours de happenings publics.
Du même coup, il interdit les relations sexuelles entre
membres du MEK. Seul son couple, avec Maryam, échappe
à la règle car, selon ses théories, ils
sont tous deux des "Humains spéciaux."
En 1991, la première
guerre du golfe est loccasion dune nouvelle
poussée de despotisme. Sous prétexte de les
protéger des dangers auxquels les exposent les combats,
âgés de 2 mois à 15 ans, 800 enfants des
membres du MEK sont envoyés en Europe.
Là, ils deviennent un moyen
de pression sur les parents, menacés de ne jamais
revoir leur progéniture sils "désobéissent"
à Massoud Rajavi. En Occident, ces enfants permettent
au mouvement de recueillir des aides sociales. Ils participent
aussi aux campagnes de collectes de fonds organisées
sur la voie publique.
Si en dépit de ces pressions
quelquun veut pourtant quitter le MEK, il se retrouve
dans la prison du camp dAchraf. Voire exécuté.
|
Mohammed
Hosseyn Sobhani
ancien du MEK
Mohammed Hosseyn Sobhani est un déserteur du MEK. Membre
permanent de lorganisation depuis 1978, il était
en charge de la sécurité du camp dAchraf.
Au cours de lannée 1992, il exprime devant
Massoud Rajavi son désaccord avec la ligne politique
du MEK, principalement pour son alliance avec Saddam Hussein.
Au mois daoût, convoqué
à une rencontre dexplication "ces gens, dit-il,
qui hier mappelaient frère, se servaient de leurs
mains et de leurs poings contre moi. Ils minsultaient
pour me dissuader de raisonner."
Sobhani est
emprisonné en cellule disolement et torturé
à plusieurs reprises. Il parviendra à séchapper
dix ans plus tard, profitant dun échange de
prisonniers avec lIran, auquel le MEK lavait
cyniquement livré
.
Combattante MEK, montant la
garde à Achraf
Mai 2003, Fox News filme les
MEK en Irak
Combattantes MEK défilant
en Irak
|