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À 99 ans, quasiment centenaire, Pierre-Marie Gallois est décédé à Paris le lundi 23 août. Dans les derniers mois de sa vie, la clairvoyance politique ne l’avait pas abandonné. Son amour de la France non plus, qui restait celui des premières années de sa vie d’homme, quand il rejoignit Londres pour servir à bord des bombardiers de la RAF au-dessus de l’Allemagne.
Nul besoin de nous étendre sur ses mérites, bien connus de nos lecteurs, et que « Le Figaro » soudain lui découvre dans un hommage tardif. On lit sous la plume de Natacha Polony, que le général Gallois « un continent de la pensée française » était ainsi qualifié « parce qu’une vie marquée par l’originalité, la liberté de pensée, lui avait donné cette lucidité que seuls ont les sages. Et parce que ses analyses géostratégiques et sa lecture du monde contemporain, année après année, restent visionnaires ». Et l’auteur de poursuivre, reconnaissant dans le général Gallois le «grand défenseur d’un modèle de civilisation européen, fondé selon lui sur la possibilité d’un perfectionnement progressif » entre le « modèle américain » et « l’utopie soviétique ». Polony ose même reprendre la formule lapidaire du défunt : « À vouloir se faire, l’Europe se défait ». Fallait-il que le général Gallois ait quitté ce monde pour que « Le Figaro » osât le citer ! Piètre consolation à la mort d’un inspirateur de notre combat, nous savourons ce moment, qui vaut au « Figaro » une colonne de lucidité. En attendant, il reste au Forum pour la France, dont il fut en 2003 l’un des principaux initiateurs, à continuer d’oeuvrer dans la voie qu’il nous avait montrée. |
