LES BRAS DE LIRAN |
Le 5 juin 2017, comme un coup de tonnerre éclatant dans un ciel sec, sous limpulsion de lArabie Saoudite plusieurs pays arabes, dont lÉgypte, fermaient leurs frontières aériennes et terrestres avec le Qatar. Dans la foulée, ils interrompaient leurs relations diplomatiques avec Doha.Le Qatar accusé de soutenir le terrorisme
Le Qatar protège les Frères musulmans, honnis par la Saoudite, Les EAU et l'EgypteVrai aussi, Doha se pose en protecteur des Frères musulmans, les accueillent sur son territoire, et leur a même confié la gestion de sa chaîne de télévision satellitaire, Al-Jazeera. Faut-il néanmoins préciser, même opposé aux Frères musulmans, on doit reconnaître quils sont difficilement classables parmi les organisations terroristes. Comme en Égypte, leur berceau, ils cherchent à semparer du pouvoir par le jeu électoral en séduisant les masses populaires. Les Saoudiens le savent mieux que quiconque : ils ont soutenu les Frères pendant plusieurs dizaines dannées avant de se retourner contre eux en raison de divergences politico-religieuses. Quant à lempathie que nourriraient les Qataris à légard des irrédentistes anti-sunnites de la mouvance chiite, on sourit. Le sunnisme de Doha est intransigeant, teinté même dhostilité à légard des chiites. Comme celui des Frères musulmans quils protègent. Tout juste faut-il remarquer que le Qatar cherche à marquer le trait de son originalité face à lArabie Saoudite tout en étant obligé de ménager les susceptibilités de lIran. Il partage en effet avec lui la plus grosse réserve de gaz naturel du monde, le champ de « South Pars » qui, entre les deux pays, prend en écharpe le Golfe arabo-persique.
Le discours de Trump perçu comme...Donald Trump, 21 mai à Riyad Une rhétorique ressemblant à celle de George Bush quand il accusait Saddam Hussein, en 2003, de sêtre allié avec Al-Qaïda et de détenir des stocks darmes de destruction massive. Aussi, même si le Qatar a été trop loin dans ses relations avec les radicaux islamistes, aujourdhui, il sert surtout de bouc émissaire à lArabie Saoudite. Quant aux États-Unis, ils ont initié un mécanisme dont le contrôle tend à leur échapper, tant les implications du discours du 21 mai à Riyad sont énormes. La politique d'IsraëlEn effet, on voit ce processus aller dans le sens voulu par le gouvernement israélien. Dune part parce que ce dernier attise les feux contre lIran. Dautre part parce quil a noué une alliance militaire avec les pays arabes, principalement lArabie Saoudite. À ce propos, on lit dans la presse juive de soutien à Israël des informations intéressantes. Un certain Shmuel Bar, ancien des services de lÉtat hébreu passé dans la sécurité privée, sy est épanché. Il y a deux ans et demi, dit-il, une personnalité issue de « léchelon supérieur du pouvoir en Arabie Saoudite » la invité à discuter dun projet sur Skype. Cela a permis un accord afin de faire bénéficier les Saoudiens des avantages de linformatique pour débusquer les terroristes sur réseaux sociaux. Plusieurs entreprises israéliennes de sécurité ont suivi, à commencer par Elbit System qui donne pourtant dans le dur de la Défense (voir lencadré ci-contre). Seule condition exigée, que ces compagnies se donnent une façade dans un pays étranger fréquentable, comme la Grande-Bretagne. Dautres pays du Golfe ayant imité Riyad, quand un client saoudien, émirati ou autre leur rend visite, on fait le nettoyage des sigles et documents écrits en hébreu (2). Il faut sauver les apparences ! Cette alliance apparemment contre nature a pris forme au nom du principe « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». Rapprochement à effet contraire, la Turquie, l'Iran et Russie tendent la main au QatarCe rapprochement, aux yeux des esprits simples, pourrait favoriser linstauration de la paix au Moyen-Orient. Cest le contraire ! Dune part parce que les populations arabes nacceptent pas cette connivence avec lennemi israélien. Dautre part parce que ce pacte israélo-arabe déclenche un regain dhostilité contre Israël. Aussi, la Russie en profite pour renforcer son alliance anti-occidentale et la Turquie séloigne un peu plus des Arabes. Déjà Téhéran a ouvert son espace aérien au Qatar pour lapprovisionner en nourriture et la Turquie lui promet son aide. Quant à la Russie, elle tend la main à Doha.
|
« The Observer » pense du discours de Trump à Riyad |
www.recherches-sur-le-terrorisme.com |
Lire aussi: