DE SAPHIR NEWS |
Nous avons cité à plusieurs reprises cette publication présentée sur Internet à www.saphirnews.com. Parfois, pour critiquer quelques points, dautres fois en raison de sa modération ou pour ses propos favorables à lintégration. Nous constatons un brusque changement de ton, allant dans le sens de la radicalisation verbale, intervenu au cours des dernières semaines. Est-ce une crise dadolescence ou une dangereuse mutation ? Dans notre ligne de mire, trois articles : « De la colonisation française : Mayotte... », « Un califat méconnu : lempire de Sokoto » et « Le massacre de Rabia Al-Adawiyya ». Prenons le traitement de ces sujets un par un. Le premier sujet concerne Mayotte. Le ton est mordant contre la France. Lauteur caricature la période coloniale, nen reprenant que laspect négatif. Surtout, il emprunte la logorrhée du gouvernement des Comores prétendant Mayotte un territoire occupé illégalement par la France selon une procédure coloniale. En réalité, on sen souvient, le 8 février 1976, la population de Mayotte a opté à 99,4% des votants pour le maintien dans la République française. Larticle parle de « politique de barbouze », de « colonisation en règle », quand les habitants de Mayotte sont, en droits, tous égaux avec les autres Français, de « mépris et darrogance néocoloniale ». Mieux, il appelle à une politique de sanctions et de boycott contre les entreprises françaises aux Comores. Il invite même la République des Comores à rompre ses liens diplomatiques avec la France et à orienter autrement ses relations internationales. Et là, une phrase suscite nos interrogations. On lit : « Certains pays comme le Rwanda, qui ont décidé de se soustraire à linfluence néfaste des réseaux français en Afrique, ont retrouvé une souveraineté territoriale et une santé économique ». Chaque mot devrait être pesé pour le sortir de la gangue de la propagande, mais ce serait un long travail. Prenons seulement un point en faisant remarquer que la France na jamais occupé le Rwanda qui était une colonie belge. En revanche, la référence à ce pays nest pas innocente puisque, contre la volonté de la population, cet État francophone a pris langlais comme langue officielle en 2003. Nos lecteurs savent ce changement intervenu dans le cadre du passage du Rwanda sous influence américaine avec le soutien des services de renseignements israéliens (1). Ils savent aussi les réseaux sionistes en France, sous couvert de communautarisme juif avec le CRIF, avoir servi de « proxy » à Washington pour accuser, de la plus laide des manières, larmée française davoir participé au génocide contre les Tutsis au Rwanda (2). Tout cela pour réduire linfluence politique et culturelle de la France en Afrique et aider les États-Unis à sy implanter, Israël y glanant pour son compte (3). Notre méfiance va croissante quand nous découvrons que lauteur de larticle sappelle Nassurdine Haidari. Cet ancien imam est né à Marseille de parents comoriens. Il est président du CRAN (4), organisation communautariste noire. Or, lon sait le CRAN entretenant de très bonnes relations avec le CRIF sur lequel il a pris modèle pour sorganiser. Sétonnera-t-on par conséquent de voir les articles de Nassurddine Haidari publiés régulièrement dans le « Huffington Post », publication elle aussi très proche des courants sionistes, mais aussi du lobbying américain (5) et dont la direction est assurée par Anne Sinclair. Le radicalisme de Nassurdine Haidari nest quanti français. On peut néanmoins se demander sil est bien le reflet dune intégration souhaitable. Surtout quand on sait lhomme ancien adjoint du maire socialiste du 1er secteur de Marseille. Mais nous allons voir, dans « Saphir News » un autre radicalisme traçant sa route. Le second sujet ayant attiré notre attention traite dOusmane Dan Fodio, le créateur de lempire de Sokoto, sur lactuel territoire du Niger, du Nigeria, du Cameroun et du Tchad. Nous avons déjà évoqué la biographie de ce conquérant (6). Sil nétait pas le pire, loin de là, il a néanmoins bâti son empire par la force et au nom du jihad. Cette réalité devrait faire de lui un contre modèle quand on voit Daech, en Syrie, en Irak et jusquen Libye, se servir de la même idéologie pour se donner un empire. Mais dans larticle dont nous parlons, pas même de relativisation ! Ainsi lit-on qu « en février 1804, appuyé par de nombreux fidèles, il (Ousmane Dan Fodio) lance, à partir du Gober, la guerre sainte, le jihad, contre les rois haoussas ». Pas un mot sur les massacres, les conversions forcées à lislam et les pillages organisés au nom de cette religion par Ousmane Dan Fodio. Comparé à larticle sur Mayotte, dans lequel loccupation coloniale est caricaturée dans ses aspects négatifs, on découvre dans le second un ethnocentrisme marqué en faveur du monde islamique. La violence du conquérant musulman y est sacralisée quand celle du colonialisme, moindre pourtant, est dénoncée comme la pire des horreurs. La référence au jihad, évoquée plus haut, sen voit dautant magnifiée, risquant de préparer de jeunes esprits à la propagande des recruteurs de Daech. Le troisième sujet est lié à lÉgypte et aux Frères musulmans, dans le contexte de lopposition à lactuel Président, le maréchal Al-Sissi. Le 15 août 2013, massés sur la place Rabia Al-Adawiyya (ou Rabia Al-Adaouia), au Caire, les partisans du Président déchu par larmée, Mohamed Morsi, ont été mitraillés par larmée. Plus de 600 personnes étaient tuées. Pour la plupart des Frères musulmans, des islamistes. Certes, parmi les manifestants, il y avait des hommes armés. Néanmoins, même en admettant quelle aurait pu être défensive, la fusillade des forces de sécurité relève plus du massacre que dune opération de maintien de lordre. Lauteur de larticle, célébrant cet anniversaire macabre, joue sur du velours pour dénoncer un crime dÉtat. Cependant, il a un mot de trop, parlant « des dépouilles des martyrs » quand il aurait dû utiliser le mot victimes. En effet, dans la culture musulmane, le martyr, le « chahid », est un combattant tombé au jihad. Rien à voir avec lidée que lon se fait du martyr, victime passive, en Occident. Aussi, cette référence implicite au jihad est un nouveau débordement. Ce qui nous inquiète le plus cest le lien existant entre les États-Unis et « Saphir News », le média qui publie ces articles. En 2008 et en 2009, nous avons interviewé son directeur et cofondateur, Mohammed Colin. Un jeune musulman honnête et sincèrement français. Depuis, cependant, il sest laissé happer par le chant des sirènes américaines. Il a été invité aux États-Unis dans le cadre dun programme de séduction des musulmans français. En 2010, il allait jusquà écrire : « La France peut en apprendre beaucoup de lexemple outre-Atlantique », en matière de gestion de la communauté musulmane. On sourit pour avoir vu le comportement des Américains en Irak et en Afghanistan ou, chez eux, la manière dont ils traitent leur minorité noire. Cette influence américaine ne doit cependant pas nous faire tomber dans la théorie du complot. Nous croyons que dans la vaste partie déchecs jouée par les États-Unis et Israël pour étendre leur influence, ces deux pays cherchent à instrumentaliser les musulmans français à leur profit. En clair, contre la France, quand elle a la prétention de sopposer à leurs desseins en Afrique ou au Moyen-Orient. Mais, dans ce jeu, comme souvent, leurs pions tendent à leur échapper, voir à être récupérés. Nous risquons den faire les frais. (1) Lire « Que justice soit faite »
, dans lequel nous avons publié le témoignage du
colonel Hogard. « Assaut
américain sur les Grands Lacs » |
Les chasseurs du CRAN Au CRAN, on nest pas chasseurs de têtes mais chasseurs de mauvais Blancs. Le 8 août dernier, lorganisation appelait à une manifestation à lentrée de la Pointe Marin à Sainte-Anne, en Martinique. « Un homme blanc aurait dit à un homme noir », selon les termes employés, « nos chiens sont plus propres que vos femmes ! ». Pas très malin, certes, impoli même et dangereux pour la paix sociale dans le contexte des Antilles. Mais si lon devait faire une manifestation à chaque qu « un homme blanc » se fait insulter par une personne appartenant à une minorité dite visible, on naurait pas fini. |
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